en
projet

Psychoses

Psychoses


derrière un rideau de douche


Création 2020



Texte de Jean-François Toulouse
Mise en scène Jean-Luc Terrade

Tout public à partir de 14 ans



Avec Jean-François Toulouse

Le texte du spectacle parle d’un homme qui s’inspire du personnage de Norman dans Psychose d’Hitchcock. Interné en hôpital psychiatrique, Norman parle sous les traits de sa mère, Norma, et nous raconte les méfaits de son fils accusé de plusieurs meurtres horribles.

Norma reçoit le public dans sa chambre transformée en une immense douche ; elle est derrière le rideau, ou est-ce le public qui est dans la douche ?

A moins que cela ne soit les psychiatres d’une Unité pour Malades Difficiles qui aient imaginé cette mise en scène pour « tester » leur patient et vérifier s’il est psychotique ou psychopathe ? …

Norma raconte les turpitudes de son fils, ses excès, sa folie, et ses meurtres.

Mais peu à peu, Norma la mère – qui en fait a été assassinée par son fils Norman – redevient Norman et le public sa proie, ses ennemis…


A l’origine / Dialectique de la peur

Depuis de nombreuses années je nourris une grande admiration et une fascination pour le film « Psycho » d’Alfred Hitchcock (« Psychose » en version française). Le Maître du suspense réussit avec très peu de moyens, une économie d’effets et de prises de vues d’actes violents à maintenir le spectateur dans la peur. Le suspense créé par l’écriture du scénario, une mise en scène très précise, un montage parfois très « cut », ainsi que la musique de Bernard Hermann, tout concourt à créer d’un bout à l’autre du film chez le spectateur un sentiment de frayeur. La peur est d’autant plus manifeste, que l’identité du criminel est maintenue cachée jusqu’à la fin.

A partir de cet art de terrifier le public, je m’interroge aujourd’hui sur le fait d’aimer avoir peur au cinéma : les films d’horreur, les policiers à suspens trouvent toujours un public nombreux et fidèle. Le Serial killer fascine.


Quel est notre rapport à la peur aujourd’hui ?

De quoi avons-nous peur ?

De mourir ? De la maladie ? D’un accident ? D’être tué par un fou ? Des terroristes ? De ne pas réussir ? D’être exclus ? D’être seul ? De ne plus avoir de travail ?

Savons-nous au moins de quoi nous avons réellement peur ?

Ne sommes-nous pas derrière un rideau de douche comme Marion Crane dans « Psycho » sans connaître le danger qui nous menace ? Le malade atteint de psychose dans le film d’Hitchcock ne nous a-t-il pas contaminé aujourd’hui au point que c’est nous derrière le rideau qui sommes atteints de « psychose », de cette peur sourde, sans forme, sans visage, diffuse qui pourrit notre rapport à la vie et nous empêche même de fuir ou de faire face ?

Comment traiter la peur au théâtre ? Une comédie monstrueuse…

Aujourd’hui, il nous semble donc pertinent de traiter la peur sur une scène – ce qui est assez rare au théâtre – de tenter de raconter la peur, de la jouer avec les spectateurs, voir d’où elle provient, comment elle agit, et de la provoquer éventuellement chez le spectateur quelque part entre l’horreur et le rire. Car le personnage – Norma / Norman – adulte, mère et enfant tout à la fois, se donne en pâture aux spectateurs et vient jouer ses comédies les plus monstrueuses et les plus délirantes à la manière de Sade dans Marat-Sade de Peter Weiss.


Histoire d’un serial killer…

Le texte du spectacle a d’abord été écrit à partir de scènes de Psycho le film d’Alfred Hitchcock, et d’extraits de « Psycho » le roman de Robert Bloch dont est tiré le film homonyme, du roman de James Ellroy « Un tueur sur la route », et de « The girl in Alfred Hitchcock’s shower : a murder that became a real-life mystery, a mystery that became an obsession » de Robert Graysmith. Robert Graysmith raconte comment le film d’Hitchcock, lui-même inspiré des crimes d’un serial-killer a inspiré un autre serial-killer qui a assassiné la doublure de Janet Leigh dans la scène de la douche du film.

Dans une deuxième phase d’écriture, Jean-François Toulouse travaille à partir séances avec des psychiatres spécialistes de malades dangereux ; ces derniers vont « recevoir » Norma au cours de consultations qui répondra aux questions qui lui seront posées. Une expérience d’écriture active improvisée et dirigée par des spécialistes des psychotiques dangereux.


La forme

Le spectacle mettra en scène un comédien seul en scène (accompagné éventuellement d’un musicien ou électro-acousticien) au centre d’un dispositif scénique représentant une immense cabine de douche dans lequel le public sera invité à prendre place. Le personnage féminin de la mère qui deviendra peu à peu Norman ne sera pas incarné par le travestissement mais juste dans le corps et la voix.

Le public sera pris à parti comme s’il était tour à tour un psychiatre, un journaliste, un curé, une victime… Les ruptures de jeu et la spirale psychotique oscilleront entre le rire et l’horreur, à la manière dont opérait le Grand Guignol au début de 20ème siècle.

Téléchargements

Dossier de présentation


A venir

8 Juin Le Frichti de Fatou
Samedi 8 juin à 16h00 Festival Popul'Eyre à SALLES (33)

Galerie